INEGALITES  TERRITORIALES DE SANTE  

Emmanuel Vigneron a réalisé un schéma de l’espérance de vie en Ile-de-France, au long du RER B [document ci-dessous]. On y voit qu’à quelques kilomètres de distance, à âge égal, le risque moyen de mourir varie du simple au double.

Comment réagissent les élus à qui vous l’avez montré ?

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Ils disent : « On savait bien que Port-Royal et La Courneuve, c’était pas pareil. Mais à ce point-là, quand même... » Certains, conscients du problème, s’en saisissent.

La carte des problèmes de santé recouvre en grande partie la carte de la pauvreté. Mais vous écrivez que le fait même de vivre dans ces quartiers est pathogène...

C’est ce qu’on appelle « l’effet ZUS ». Il a été démontré que le simple fait d’habiter dans une zone urbaine sensible – une fois qu’on a neutralisé les effets d’âge, de sexe et de classe sociale – a des effets pathogènes. Ils sont liés à mille choses : au cadre de vie, au stress, à la pollution éventuelle, au faut qu’il n’y a pas d’offre de santé suffisante dans ces zones-là.

On constate souvent plus de souffrance psychologique et d’obésité qu’ailleurs. C’est simple : dans les quartiers où il y a beaucoup de pauvres, les magasins vendent des trucs de pauvres et la qualité de la bouffe s’en ressent. Quand on est plutôt aisé dans une zone pauvre, on adopte le genre de vie des gens de la zone pauvre, on ne va pas faire ses courses à l’épicerie du Bon Marché...