Démocratie et participation : l’exemple de la rénovation urbaine. Jacques Donzelot et Renaud Epstein

 

La pratique de la rénovation urbaine et sociale, comme toutes celles associées, de près ou de loin, à la politique de la ville, constitue un domaine privilégié d’expansion du vocabulaire de la participation. Le motif en parait évident. Comme les quartiers défavorisés sont ceux où l’efficacité de l’action publique est la plus directement mise à l’épreuve, on peut escompter un accroissement de celle-ci par l’implication des habitants, susceptible de mieux orienter l’action et de seconder l’effort des agents de l’Etat et des professionnels. Telle est du moins la doxa en la matière qui veut qu’aucune loi, aucun programme relatif à cette politique ne soit assorti d’une évocation systématique de la « nécessaire participation des habitants » depuis le fameux « rien ne se fera sans la participation active des habitants » d’H. Dubedout en 1983. L’Agence Nationale de Rénovation Urbaine, chargée de la mise en oeuvre de la loi Borloo relative à la rénovation urbaine votée durant l’été 2003, exige même des maires que les projets de démolition/reconstruction qu’ils présentent aient été élaborés sur la base d’une consultation méthodique de tous les acteurs et, au premier chef, des habitants des quartiers concernés.

Qu’en est-il en pratique de cette participation proclamée comme nécessaire à l’accomplissement de l’action publique par le législateur ? Pour lire article en entier