La participation : vues  d'amérique Centrale,
URD mai 2002 

C’est dans les années soixante que le terme de « participation » apparaît au Salvador dans les projets de développement. La participation se résume à l’époque à l’apport d’une main d’œuvre généralement non qualifiée par les bénéficiaires de projets de construction d’infrastructures. Toutes les décisions, la planification et le suivi des projets étaient de l’entière responsabilité des agences du gouvernement central. Peu à peu, lors de la période de la guerre civile, le concept de participation a évolué d’une vision que les ONG qualifient aujourd’hui de «paternaliste» vers une vision attachée au terme de capacitacion, à savoir la promotion des potentialités des communautés par la formation.

Par l’intermédiaire des projets, l’objectif est alors de développer les capacités de gestion de projets de certaines communautés. On parle alors de l’«auto gestion », c’est à dire l’accès à la décision et la reconnaissance des groupes communautaires par les différents acteurs économiques et sociaux.

Enfin, le concept d’empoderamiento, néologisme du terme anglo-saxon « empowerment », se caractérise comme un modèle intégrant la planification et la gestion participative. A l’intérieur de ce modèle, le rôle de la population est de :

  • •Identifier ses besoins et proposer des solutions.
  • •Hiérarchiser les projets et dresser un plan pour la gestion du développement communautaire.
  • •Participer à l’exécution, l’administration et l’entretien.
  • •Participer au suivi et à l’évaluation du projet.

Ce type d’expérience a été uniquement initié et appuyé par certaines organisations non gouvernementales dans de petites municipalités du nord et de l’est du Salvador (zones où se trouvent les principaux foyers de la guérilla). Les auteurs de ce type de projet soulignent la complexité pour transposer ce modèle dans des communautés plus grandes, à la structure sociale et économique bien plus complexe. Selon les travaux de recherche de l’ONG salvadorienne FUNDE, les projets se basant sur le concept de l’«empoderamiento» (où la population participe à des décisions relatives à la gestion du développement local, à l’élaboration d’un plan de développement) sont les expériences les plus efficaces en terme de développement durable.

Les expériences où l’apport d’une simple main d’œuvre continue de constituer l’unique terme des projets «participatifs», sont au contraire, jugées comme des échecs car la gestion participative du projet (composante incontournable d’un projet « durable ») y est totalement occultée.

Aujourd’hui, même si la participation se base sur ces concepts, la demande de plus en plus forte de participation va de pair avec la tendance de démocratisation et de décentralisation du pays. La participation ne s’exprime plus uniquement sur les thèmes de la communauté. La participation commence à être une méthode qui pourrait s’appliquer à l’échelon municipal, micro régional voire régional afin de traiter des problèmes qui ne peuvent se résoudre au  niveau de la communauté. Dans le milieu des ONG, on parle davantage aujourd’hui de participation citoyenne que de participation communautaire. L’utilisation de cet outil a donc bel et bien évolué. Sur la base des trois concepts précédemment évoqués, la participation au Salvador revêt encore aujourd’hui plusieurs formes. Les travaux de systématisation de la participation réalisés par l’ONG FUSAI, en distinguent six. Lire l'article en entier