Appel à communications

Colloque international GIS Démocratie et Participation – CESSP - CHERPA

Les 16 et 17 Juin 2016 à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

Le domaine des études de la participation en démocratie a produit ces dernières années une littérature ample et diversifiée, tant dans ses objets que dans ses approches. En dépit de ces nombreux apports successifs, les expressions d’émotions suscitées par les dispositifs de la participation n’ont été traitées jusqu’à présent que de manière partielle et indirecte. Plus encore que dans d’autres domaines d’étude des phénomènes politiques, l’étude systématique des émotions a été découragée aussi bien par des soupçons de psychologisme que par des perspectives prescriptives se réclamant d’une rationalisation procédurale supposée être l’antithèse des affects. De fait, les dimensions émotionnelles des politiques participatives ne sont apparues qu’en filigrane et en marge de questionnements centrés, par exemple, sur l’exclusion des publics plus démunis (Mansbridge, 1999 ; Young, 2000), les rapports entre conflits et participation (Blondiaux, 2008), ou bien encore l’étude des conventions pesant sur les modalités d’expression au sein des arènes participatives (Talpin 2006).

Partant de ce constat, cette journée d’étude invite les spécialistes de la démocratie participative à interroger les possibilités d’une meilleure prise en compte des émotions dans leurs analyses. Ce faisant, il s’agira de nourrir des réflexions analogues à celles déjà entamées dans d’autres domaines des sciences sociales (Bernard, 2015) telle l’histoire (Boquet, Nagy, 2011 ; Granger, 2014 ; Häberlen, Spinney, 2014), la sociologie du travail (Soares, 2003 ; Fortino, Jeantet, Tcholakova, 2015), ou bien encore l’étude des mobilisations (Jasper 1998, 2011 ; Lefranc, Mathieu 2009 ; Traïni, 2009 ; Sommier 2010).

Cet appel à communication privilégiera les approches empiriques permettant d’interroger la manière dont les dispositifs de la participation suscitent la mise à l’épreuve des émotions du public. Dans cette optique, il conviendra de ne pas négliger l’importance des contraintes pesant sur les arènes de la démocratie participative qui exigent, non seulement un contrôle minimal des affects, mais encore la maîtrise d’expertises relatives aux enjeux soumis aux débats, aux techniques de la communication, aux obligations juridiques, et de manière croissante à une ingénierie participative dédiée au bon déroulement de la participation (Mazeaud & Nonjon, 2015). En d’autres termes, l’étude ne peut faire abstraction ici des modalités selon lesquelles les émotions s’articulent à une forte exigence de formalisation contrôlée. Par formalisation, il faut entendre, plus précisément, que l’expression des émotions est soumise au respect de règles qui dessinent un accord sur ce qui apparaît convenable dans les circonstances observées. Certes, cet accord s’avère parfois plus ou moins bien partagé parmi les participants. Cependant, s’agissant de mobilisations encadrées par des acteurs relevant des institutions étatiques légale-rationnelles, les modes de coordination des acteurs impliqués combinent toujours mise à l’épreuve des émotions et formulation d’expertises, implication affective et appel à la distanciation (Traïni 2014, 2015).

Quatre axes étroitement interdépendants de réflexion seront privilégiés. Les propositions pourront s’inscrire au croisement de plusieurs thématiques, ou bien ouvrir sur d’autres pistes de questionnement en lien avec les problématiques de la participation des publics et la démocratie participative.

1. L’offre de participation et la formalisation des émotions

Cet appel à communication invite à récuser la conception selon laquelle l’expression des émotions relèverait inéluctablement de conduites improvisées, désordonnées, subversives, spectaculaires et dramatiques (le plus généralement attribuées aux populations les moins bien dotées en capitaux sociaux et culturels). A l’encontre de cette représentation éruptive des émotions, une grande attention sera accordée aux caractéristiques de l’offre de participation et aux propriétés qui résultent des choix du design participatif. Il s’agira d’examiner ici la manière dont l’élaboration et la mise en œuvre des dispositifs de participation s’efforcent de prescrire des états affectifs — certes souvent de basse intensité — sans lesquels l’implication du public demeurerait très improbable : sentiments d’urgence et de crainte relatifs aux enjeux technoscientifiques mis en débat ; honte associée à certaines figures telles celle du citoyen apathique, ou bien encore du stakeholders ne se préoccupant que d’intérêts particuliers ; satisfaction d’être reconnu parmi les interlocuteurs qui comptent ; compassion due à certaines catégories de population ; fierté de contribuer à l’amélioration d’une démocratie imparfaite, etc… Les descriptions empiriques s’appliqueront à préciser comment les procédures très formelles de la démocratie participative peuvent parfois contenir des injonctions à éprouver — voire plus encore à exprimer — des états affectifs d’une nature qu’il convient de spécifier en fonction des cas étudiés : sentiments d’injustice, colère, inquiétude, ressentiment, compassion, solidarité, satisfaction associée aux rôles attribués, fierté d’être ensemble, etc.

On pourra examiner la manière, a priori paradoxale, dont ces modes d’implication affective des publics s’articulent très étroitement à des mots d’ordre de distanciation. Par-là, il faut entendre que des formulations d’expertises s’appliquent à faire valoir la nécessité de réactions contenues et différées, soumise à des procédures codifiées, visant à la production de la meilleure décision collective qui soit. On pourra penser ici, par exemple, à la manière dont des dispositifs, tels le sondage délibératif, préconisent le dépassement progressif des réactions affectives immédiates à l’origine des préférences individuelles initiales. D’une manière plus générale, il importe d’examiner dans quelle mesure les émotions sollicitées ont pour vocation de préparer l’intervention d’experts de la participation chargés de les requalifier selon des modalités qui restent à préciser. Comment ces émotions sont-elles appréhendées par l’ingénierie participative ? En vue d’une médiation s’adressant à qui ? Avec quelles intentions et quels effets ?

La perspective pragmatique privilégiée ici n’exclura pas la possibilité d’interroger la manière dont les théories politiques préconisant un perfectionnement de la démocratie traitent la question des émotions. Comment l’expression des émotions est-elle envisagée dans les textes prescriptifs auxquels se réfèrent les promoteurs de la démocratie participative ? Comme une figure repoussoir ? Un aléa que les procédures doivent s’efforcer de juguler ? Ou, au contraire, un auxiliaire permettant d’améliorer la performativité des dispositifs de la participation ? Dans cette optique, quelles fonctions salutaires sont prêtées à l’expression des émotions ? Plus encore, quelles généralisations théoriques sont-elles alors évoquées ? Des effets de catharsis, pour ne pas dire de « purge » ? Un nivellement des compétences permettant l’inclusion du plus grand nombre ? Le moyen le plus sûr d’assoir la participation sur une reconnaissance au sens qu’Axel Honneth donne à ce terme ?


 

2. Normes affectives et travail émotionnel au sein des arènes de la participation

Etudier les dimensions émotionnelles des formes d’engagement des publics dans les assemblées reviendra à tirer parti des précieux apports des approches ethnographiques de la participation (Cefaï et al., 2012). Les postures descriptives qui caractérisent ces dernières, en effet, permettent de restituer au mieux, non seulement les aspects strictement discursifs des interactions, mais encore les dimensions non-verbales, les gestes, les mimiques, les tonalités de la voix et autres indices témoignant de corps affectés. Ce faisant, ces approches empiriques s’avèrent indispensables afin de mettre à jour les normes qui régissent les modalités d’expression manifestement tenues pour légitimes au sein des publics rassemblés. Loin de se réduire aux prescriptions visées par les ingénieurs de la participation (voir supra), ces normes affectives trahissent souvent la prégnance des cultures civiques propres aux contextes étudiés (Berger, 20012 ; Tawa-Lama, 2015).

Les communications pourront ainsi s’attacher à décrire dans quelle mesure la justesse de la participation dépend de la capacité à exprimer des émotions jugées convenables, voire obligatoires (Mauss, 1969). En d’autres termes, il convient ici de repérer des systèmes d’émotions — aussi bien prescrites que proscrites — qui servent de points d’appui aux montées en généralité, aux déclarations d’allégeance à des identités collectives, à la désignation des portes paroles les plus légitimes, etc… Dans cette perspective, les manifestations d’indignation, de réprobation, voire d’hostilité, qui résultent de la transgression des conventions en vigueur offrent souvent des indicateurs précieux des attentes qu’elles commandent habituellement. De fait, l’observation empirique gagnera à être attentive aux situations de désajustement, aux montées en tension, aux rappels à l’ordre de ceux qui ne s’émeuvent pas conformément aux normes dont dépend la bonne intégration au collectif (Paperman, 1995).

Par ailleurs, l’encadrement procédural qui caractérise la démocratie participative dicte de prendre en compte la manière dont la sociologie du travail s’est emparée de la question des émotions. A ce propos, on ne peut ignorer l’apport essentiel de l’œuvre d’Arlie Hoschild (Hoschild, 2003). La sociologue américaine, en effet, a démontré à quel point, au sein de nombreuses professions, la gestion de ses propres émotions, ainsi que de celles d’autrui, constitue une compétence professionnelle à part entière. Loin de se contenter de relever l’existence des émotions prescrites au travail, l’analyse se doit alors d’examiner les procédures et les processus d’apprentissage d’un « travail émotionnel » consistant à moduler ses états affectifs conformément aux exigences propres aux métiers. Dans une telle perspective, les communications pourront interroger dans quelle mesure l’animation ou la simple participation à des dispositifs de la participation impliquent l’acquisition de savoir-faire spécifiques lorsqu’il s’agit d’exprimer des émotions tout en s’efforçant de peser sur celles du public. Quelles sont les techniques mises en œuvre indispensables pour récuser l’indifférence fatale à toute participation ? Quelles aptitudes ces techniques exigent-elles ? Un jeu superficiel (surface acting) ou un jeu en profondeur (deep acting) ? Quelles formes d’apprentissages, ou organisation des rôles, exhortent les professionnels de la participation à trouver une bonne distance visant à leur éviter d’être pris dans des situations affectives intenables ?

3. Les émotions et le débordement des dispositifs institutionnels

D’une manière très générale, l’une des propriétés cruciales des effets des dispositifs institutionnels est de ne jamais totalement se réduire à ceux escomptés par leurs concepteurs. De fait, loin de pouvoir se contenter d’interroger les intentions stratégiques à l’origine de leur élaboration, l’analyse commande également de saisir les multiples formes d’appréciation et d’appropriation dont ils peuvent faire l’objet de la part de publics qui ne demeurent jamais de simples cibles passives. Ainsi de nombreux travaux consacrés à la démocratie participative ont souligné l’importance des processus de débordement des dispositifs institutionnels par des réactions et des conduites qui échappent aux anticipations et aux contrôles des ingénieurs de la participation. La perspective de ce colloque invite, par conséquent, à examiner dans quelle mesure l’expression de certaines émotions contribue grandement à alimenter ces dynamiques de débordement.

Dans quelle mesure les discours et postures ironiques des participants manifestent-ils des formes de défiance qui, en dépit de leur faible intensité, peuvent s’avérer déterminantes dans la dynamique des concertations (Barbier, 2005) ? Comment à travers les accusations de « mépris » lancées contre les autorités (Cefaï, Lafaye, 2001) certains publics s’efforcent-ils parfois de prendre le contrôle de la concertation à laquelle ils ont été conviés ? Le thorubos — le tumulte des participants — ne permet-il pas aux publics les plus nombreux de contourner les modes d’expression et les procédures imposées par les experts de la participation (Cossart, Talpin, Keith, 2012) ? D’une manière plus générale, les montées en tension liées à l’expression des émotions ne facilitent-elles pas les entreprises visant à ouvrir « un débat sur le débat » (Fourniau, 2007) ? Dans le cadre des controverses, les contre-expertises formulées pour récuser les projets des autorités ne sont-elles pas d’autant plus performatives qu’elles impliquent des connotations affectives qui n’échappent pas au public ? On pourra également examiner la manière dont l’enchaînement des phases de la concertation peut susciter des états affectifs alternatifs qui suscitent le trouble et la démobilisation des publics rassemblés. Comment, par exemple, des attentes enthousiasmantes peuvent être suscitées puis déçues par le zèle procédurier des maîtres d’œuvre de la participation ? Une perspective plus particulièrement centrée sur le vécu subjectif évolutif des participants pourra également examiner dans quelle mesure l’expérience affective, inattendue et éprouvante, qui résulte de la participation à des dispositifs tels les jurys citoyens peut inciter certains individus à renier les rôles distribués par les ingénieurs de la participation (Barbier, Bedu, Buclet, 2009).


 

4. Les états affectifs au sein du corpus de l’enquête.

Les communications pourront traiter des questions de méthode ayant trait à l’étude des dimensions affectives des procédures et processus de la démocratie participative. La difficulté ici est d’éviter d’indéfiniment proroger l’enquête empirique en prétendant pouvoir préalablement clore les débats relatifs à la meilleure manière de conceptualiser et de classifier les multiples formes d’états affectifs (« émotions », « affectivité », « affects », « sentiment », « humeur », « passion »…). A minima, il convient de ne pas confondre, d’une part les états affectifs exprimés, d’autre part les états affectifs éprouvés. Inférer directement les seconds des premiers constitue, bien évidemment, une erreur qui relève de la surinterprétation (Mariot, 2001). Plus précisément encore, l’étude de ces deux domaines de phénomènes interdépendants requiert des formes de connaissance sociologique bien distinctes (Traïni, 2010). L’observation des états affectifs exprimés, pour sa part, exige une perspective compréhensive de type sémiologique dans la mesure où il s’agit bien de rendre compte de l’un des fondements de l’intercompréhension et des interactions entre les acteurs étudiés. L’analyse des états affectifs éprouvés, en revanche, nécessite une prise de risque interprétative bien plus grande qui relève du paradigme indiciaire (Ginzburg, 1989). Tenter de reconstituer les sentiments et les sensibilités des acteurs, en effet, nécessite le recoupement de traces et d’indices perçues, parfois de manière très indirecte, à travers des données souvent hétérogènes : entretiens, récits de vie suscités ou autobiographies, observation participante, comparaison des cas dans le temps et dans l’espace, indicateurs statistiques semblant révéler des propriétés sociales distinctives, etc…

Là encore, il s’agira de centrer ces réflexions méthodologiques sur les problématiques propres à l’étude de la participation des publiques et de la démocratie participative. Le centre de gravité de ce domaine d’étude ne justifie-t-il pas de s’en tenir exclusivement aux émotions exprimées publiquement ? Dans quelle mesure, au contraire, l’analyse des dispositions affectives que les individus doivent à leur histoire — et dont dépend ce qu’ils éprouvent sans nécessairement l’exprimer — constitue une indispensable pièce de l’enquête ? Dans des contextes aussi normativement contraints, comment éviter que l’analyse des dispositions affectives des acteurs puisse être confondue avec ces entreprises de disqualification à travers lesquelles leurs détracteurs s’efforcent parfois de rabattre les principes qu’ils proclament sur des mobiles moins avouables ? Comment refuser que les « émotions » — comme parfois les « intérêts » — puissent simplement alimenter des explications réductrices et téléologiques des conduites individuelles ?

Les communications pourront interroger les implications de tels questionnements en décrivant la manière dont elles ont pesé au cours de leur enquête sans craindre de souligner les éventuelles difficultés rencontrées.

Ce colloque est interdisciplinaire. Les communications en provenance de toutes les disciplines concernées par l’étude des phénomènes participatifs et délibératifs à caractère empirique ou théorique sont bienvenues : sociologie ; science politique ; aménagement, urbanisme et géographie ; histoire ; sciences de l’information et de la communication ; philosophie ; social science studies…

Les propositions (3 à 5 000 caractères) devront :

expliciter les questions soulevées et la méthode retenue et devront être envoyées au plus tard avant le 1er décembre 2015 à :

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Responsables

Loïc Blondiaux (Université Paris 1, CESSP)

Christophe Traïni (IEP Aix-en-Provence, CHERPA)

Comité scientifique

Rémi Barbier (ENGEES, Strasbourg)

Daniel Cefaï (EHESS)

Francis Chateauraynaud (EHESS)

Paula Cossart (Université Lille III, CeRIES)

Philippe Corcuff (IEP Lyon, Cerlis)

Jean-Michel Fourniau (IFSTTAR, Gis Démocratie et participation)

Alice Le Goff (Université Paris V, CERSES)

Catherine Neveu (EHESS, IIAC)

Magali Nonjon (IEP Aix-en-Provence, CHERPA)

Isabelle Sommier (Université Paris 1, CESSP)

Julien Talpin (CNRS, CERAPS)

Joëlle Zask (Aix Marseille Université)

Le pouvoir d’agir des habitants ne cesse d’être reconnu par les collectivités territoriales.C’est avec et pour les habitants que les villes se dessinent, et que les services à la population deviennent plus performants. La Politique de la Ville et la Démocratie participative sont les deux champs de compétences œuvrant dans le sens du développement des quartiers dit «prioritaires ». L’instauration des Conseils Citoyens, issus de la loi de programmation pour la cohésion sociale du 21 février 2014, place les habitants au cœur des dispositifs de renouvellement urbain.

Les techniciens en charge de la démocratie participative et de la Politique de la Ville ont fait signer leur Contrat de ville dès juin 2015, il est nécessaire maintenant de les mettre en œuvre. Ainsi, une journée dédiée à la Démocratie participative et à la Politique de la Ville permettra de favoriser les échanges de bonnes pratiques entres techniciens, élus, associations, professionnels, universitaires tout en y associant les habitants.

Cette première édition des Assises de la Démocratie Participative à Hazebrouck permettra à chacun de coproduire des pistes d’amélioration dans la mise en œuvre des politiques publiques. La participation citoyenne n’est pas uniquement présente dans les quartiers prioritaires, c’est la raison pour laquelle ces Assises évoqueront la Démocratie participative de façon transversale, tout en considérant la singularité propre à chaque échelon territoriale.

Pendant cette journée, il vous sera possible de découvrir plusieurs stands présentant leurs dispositifs et leurs rôles (service civique, unis-cité, IREV, CGET, Région, Département, secteur associatif, conseil de développement). L’occasion vous sera donnée d’échanger librement dans un espace collaboratif avec les acteurs avec lesquels vous souhaiteriez vous entretenir. Un programme de la journée vous permettra également de choisir le sujet que vous souhaitez aborder, entre tables rondes, débats et world forum.

http://www.assisesdemopart.fr/

Bulletin d'inscription

Contact : LARIVIERE Jonathan
Téléphone : 03/28/43/44/45
Email : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

INEGALITES  TERRITORIALES DE SANTE  

Emmanuel Vigneron a réalisé un schéma de l’espérance de vie en Ile-de-France, au long du RER B .

On y voit qu’à quelques kilomètres de distance, à âge égal, le risque moyen de mourir varie du simple au double.

 Ecouter Emanuel Vigneron sur : Vie et mort au fil de la ligne B du RER, Periphéries, France Inter Vie et mort au fil de la ligne B du RER, Periphéries, France Inter

Un parcours le long de la ligne B du RER : Départ : le jardin du Luxembourg au cœur de la capitale. Arrivée : La plaine Saint Denis à peine quinze minutes plus loin.

Entre les deux l’illustration des inégalités territoriales de santé dressées par Emmanuel vigneron un professeur de géographie, spécialiste de la géographie sanitaire.

Et dans ce périple qui n’est pas un parcours de santé chaque minute compte car entre départ et arrivée, en moins de quinze minutes, l’espérance de vie des habitants du quartier a chuté de plus de six années.

 

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Le grand scandale des inégalités de santé, Le grand entretient  Rue 89

Comment réagissent les élus à qui vous l’avez montré ?

"Ils disent : « On savait bien que Port-Royal et La Courneuve, c’était pas pareil. Mais à ce point-là, quand même... » Certains, conscients du problème, s’en saisissent."

La carte des problèmes de santé recouvre en grande partie la carte de la pauvreté. Mais vous écrivez que le fait même de vivre dans ces quartiers est pathogène...

"C’est ce qu’on appelle « l’effet ZUS ». Il a été démontré que le simple fait d’habiter dans une zone urbaine sensible – une fois qu’on a neutralisé les effets d’âge, de sexe et de classe sociale – a des effets pathogènes. Ils sont liés à mille choses : au cadre de vie, au stress, à la pollution éventuelle, au faut qu’il n’y a pas d’offre de santé suffisante dans ces zones-là.

On constate souvent plus de souffrance psychologique et d’obésité qu’ailleurs. C’est simple : dans les quartiers où il y a beaucoup de pauvres, les magasins vendent des trucs de pauvres et la qualité de la bouffe s’en ressent. Quand on est plutôt aisé dans une zone pauvre, on adopte le genre de vie des gens de la zone pauvre, on ne va pas faire ses courses à l’épicerie du Bon Marché..." lire l'article en entier

"La démocratie participative absorbée par le système politique local" par Rémi Lefebvre,

Métropolitiques, 29 octobre 2012. URL : http://www.metropolitiques.eu/La-democratie-participative.html

Alors que les dispositifs participatifs ne cessent de se multiplier, l’abstention aux élections locales n’a jamais été aussi forte. Loin de renouveler la « démocratie locale », les expériences de participation tendent plutôt à renforcer des pouvoirs locaux de moins en moins proches de leurs citoyens.

La démocratie participative est devenue une norme de l’action publique locale. Chez les élus locaux, il est désormais considéré comme incontournable d’associer les citoyens aux décisions entre deux échéances locales et de le faire savoir. L’augmentation régulière de l’abstention aux élections, qui affaiblit la légitimité des élus, renforce encore la prégnance de « l’impératif participatif » qui a saisi l’ensemble des pouvoirs locaux. Alors même que les contraintes juridiques qui poussent les élus à favoriser la participation de leurs administrés sont faibles, on assiste à une véritable prolifération de dispositifs de natures diverses qui s’accumulent, souvent sans véritable cohérence, à des échelles territoriales multiples. L’heure est à l’innovation, à l’expérimentation et au bricolage de nouveaux outils.

La démocratie participative est essentiellement locale

C’est à l’échelle du quartier, conçu comme le lieu de la sacro-sainte « proximité », qu’elle se déploie, principalement sous la forme des conseils de quartier. Il s’agit, à ce niveau, d’enrôler les citoyens pour débattre d’enjeux quotidiens et de cadre de vie qui convoquent leur expertise d’usage. Mais l’injonction à participer a désormais dépassé l’échelle micro-locale pour se disséminer dans l’ensemble des pouvoirs locaux, selon une logique de circulation mimétique qui a sans doute été jusque-là trop peu interrogée [1].

Au niveau urbain, des dispositifs transversaux, globaux ou sectoriels se développent. Les conseils de développement, avec des moyens souvent limités, tentent de remédier au déficit démocratique intercommunal et de donner à la « société civile » sa place dans les controverses métropolitaines encore très souvent confinées à l’entre-soi des élites urbaines (Lefebvre et Revel 2012).

Les conseils régionaux constituent un foyer important d’innovations et se donnent à voir comme de nouveaux « laboratoires » démocratiques (Sintomer et Talpin 2011). Ils proposent des « agencements de dispositifs » (Gourgues 2012) inédits et fabriquent sur des bases territoriales renouvelées de nouveaux publics de la participation (Mazeaud 2012). Les jurys citoyens qui s’y développent (Nord–Pas-de-Calais, Rhône-Alpes...) permettent de toucher par le tirage au sort le citoyen « profane » et cherchent à concilier la logique du nombre (ou du moins celle de la représentativité) et de la raison (à travers la mise en place de procédures obéissant au modèle de la démocratie délibérative). Les budgets participatifs font leur apparition et introduisent le citoyen, ou le lycéen, dans des processus décisionnels où ils n’avaient pas leur place.

Les conseils généraux (même si la tendance est encore limitée) cèdent, à leur tour, à la vogue participationniste. En 2012, le conseil général du Nord a ainsi mis en place des conseils cantonaux de concertation et propose, à travers des « fabriques participatives », de mettre chaque année en débat une politique sectorielle ou un enjeu départemental.

On assiste donc en France à une mise en procédures de la participation sur le plan local sous la forme de multiples dispositifs. Face à cette effervescence, deux questions s’imposent.

  1. Comment expliquer le succès de cette nouvelle norme ?
  2. Cette démocratie participative apparemment florissante bouleverse-t-elle en profondeur la donne politique sur le plan local ?

 

Des initiatives floues et descendantes

La norme participative s’institutionnalise d’autant plus qu’elle demeure floue, que son contenu reste vague, ses objectifs multiples et que le cadre juridique est particulièrement peu contraignant (Lefebvre 2007). La loi « démocratie de proximité » de 2002 ne contraint que les villes de plus de 80 000 habitants à mettre en place des conseils de quartier, et ce dans les formes qui leur semblent les plus ajustées au territoire. Les conseils de développement sont obligatoires depuis la loi Voynet d’orientation pour l’aménagement et le développement durable du territoire de 1999, mais, là encore, les structures intercommunales peuvent les organiser à leur guise. La dernière réforme territoriale de 2010, votée sous le gouvernement Fillon, a, quant à elle, complètement évacué la problématique de la citoyenneté locale (Lefebvre 2010). De fait, le design organisationnel des dispositifs est laissé à la discrétion des autorités locales. La participation est le plus souvent conçue par les élus en fonction de leurs objectifs propres et de leurs stratégies locales (Gourgues 2012). Les élus sont d’autant plus libres d’organiser l’offre participative que les mobilisations sociales et politiques en faveur de la participation sont assez limitées. Un des paradoxes de la démocratie participative est, d’ailleurs, qu’elle se développe alors qu’on peut mettre en doute l’existence d’une réelle demande sociale de participation, laquelle est le plus souvent construite par les élus pour légitimer leurs dispositifs que véritablement portée par les citoyens.

Le succès social de la démocratie participative tient dans une large mesure à l’indétermination de ses objectifs, à l’hétérogénéité et à la plasticité des univers de sens qu’elle mobilise, mais aussi au rapport ambigu que la participation entretient avec la décision. Tout se passe comme si on célébrait « l’avènement d’un droit à la participation sans qu’il soit précisé ce à quoi il est désormais permis de participer » (Blatrix 2009). Sous le label « démocratie participative » coexistent des procédures, des techniques et des démarches d’inégale importance dont l’objectif commun est d’« associer » les citoyens à la prise de décision politique. Le mot « participation » subsume ainsi des logiques diverses : communication, information, consultation, concertation, implication, co-décision, délibération, etc. La frontière entre ces diverses approches se révèle poreuse et le lien avec la décision reste souvent obscur. On peut, par exemple, faire de la simple information sous couvert de participation. Les élus cherchent, d’ailleurs, à entretenir cette confusion et ces ambiguïtés, tout en tirant les profits symboliques attachés à la « participation ».

Des objectifs multiples et souvent indirectement démocratiques

Si la norme prend, c’est qu’elle est investie de plus en plus par une philosophie, partagée par les élus, que l’on peut qualifier de managériale. Elle s’appuie fortement sur la participation des usagers et leur expertise d’usage. Dans cette optique, la démocratie participative contribue à l’amélioration de la gestion urbaine avec l’idée que « mieux gérer, c’est gérer plus près et gérer avec ». La visée est alors la plus grande efficacité des processus décisionnels et la gestion des conflits potentiels. L’échange entre habitants permet d’optimiser la rationalité des solutions proposées et des décisions prises, d’anticiper les conflits et de les désamorcer, et ainsi de rendre les projets indiscutables. Les dispositifs participatifs peuvent être un outil managérial à disposition des élus pour faire pression sur les services administratifs, pour accroître leur réactivité et « externaliser » la contrainte de modernisation et d’adaptation. Dans les contextes d’alternance, la démocratie participative permet de reprendre la main sur les services et de les remobiliser (Mazeaud 2012). Les objectifs peuvent, en second lieu, être sociaux. Il s’agit alors, à travers l’implication des habitants, d’améliorer la cohésion sociale à l’échelle d’un territoire donné, voire de maintenir « la paix sociale ». Le rôle des dispositifs est ici de retisser du « lien social », de reconstruire une confiance mutuelle entre citoyens et administrations locales.

Les entrepreneurs de la participation poursuivent enfin des objectifs politiques. Il s’agit pour les élus de conforter leur propre légitimité représentative. Le développement des dispositifs participatifs s’inscrit dans un contexte de « crise de la représentation » de plus en plus intériorisé par les élus, qui font feu de tout bois pour susciter de l’assentiment, de la loyauté et de la légitimité. La démocratie participative, par le style qu’elle imprime à l’action publique et les signes qu’elle permet d’adresser à la population, participe de cet activisme symbolique. Les rituels participatifs relèvent d’un nouvel événementiel politique et d’une mise en scène recomposée du pouvoir politique. La démocratie participative obéit à une logique de monstration de la modernité : elle permet d’afficher symboliquement le changement dans un contexte où il est très valorisé. Confrontés à une défiance croissante, les élus sont à la recherche de nouvelles formes de légitimité d’action et cherchent à expérimenter de nouvelles manières d’entrer en relation avec les citoyens ordinaires.

D’autres usages politiques de la démocratie participative peuvent être évoqués. Les mandats de conseils de quartier permettent aux partis politiques de « rétribuer » symboliquement le militantisme alors que le marché électif local apparaît peu ouvert. Inversement, les élus peuvent utiliser les procédures participatives pour contourner les partis et renouveler leurs réseaux.


 

La démocratie locale reste essentiellement représentative

Au total, si la démocratie participative prend localement, c’est qu’elle ne remet pas fondamentalement en cause la démocratie représentative, qui demeure une propriété essentielle du système politique local. Malgré la multiplication des « détours participatifs » (Blatrix 2009), le rôle des citoyens se limite le plus souvent à celui de départager les élites locales. La procédure électorale organise la délégation politique et la démocratie de « proximité » et les interactions dont elle est le support atténuent dans une certaine mesure l’autonomie des gouvernants en les contraignant à rendre des comptes à leurs mandants. Au niveau communal, départemental ou régional, l’exercice du pouvoir local est ainsi toujours marqué par la suprématie des exécutifs, la faiblesse du parlementarisme et de la culture délibérative et l’atonie des contre-pouvoirs favorisant la longévité élective et la constitution d’oligarchies locales (Lefebvre 2011). Un espace public organisant des discussions argumentées autour du « bien commun » local peine ainsi à se dégager, même si les médias cessent d’être le simple miroir de la « société locale » et semblent jouer un rôle critique croissant.

La démocratie locale, illisible, est devenue une démocratie de l’abstention

Mis à distance par la complexification des enjeux et la professionnalisation des acteurs politiques, les citoyens participent de moins en moins à un jeu électoral local dont ils mesurent mal les enjeux, peu lisibles et parfois occultés. La sanctuarisation de la démocratie intercommunale a suscité des travaux récents particulièrement convaincants (Desage et Guéranger 2011). Longtemps protégé de la montée de l’abstention, l’espace politique local n’y échappe désormais plus et suscite indifférence ou démobilisation. La participation aux élections municipales n’a cessé de baisser depuis 1983 (21,6 % d’abstention au premier tour contre 33,5 % en 2008) et lors des élections régionales de 2010, l’abstention a atteint un nouveau record des élections locales sous la Ve République (53,6 %).

L’exercice de la citoyenneté locale se heurte à l’illisibilité du paysage institutionnel. Malgré la décentralisation et les politiques de communication, les pouvoirs locaux et leurs compétences (le maire excepté) demeurent mal identifiés. Cette complexité, peu propice à l’imputabilité des décisions, est un des facteurs de la nationalisation des élections locales qui nuit à la mise en débat démocratique des enjeux locaux, alors que la spécialisation des arènes politiques, dominante en Europe, encourage justement leur prise en compte. Politique électorale et politique des problèmes, territoires de la décision et territoires de la représentation se déconnectent. Le pouvoir local n’échappe pas aux tendances lourdes qui caractérisent les démocraties dans leur ensemble comme la professionnalisation politique.

La démocratie participative absorbée par la représentation

Si la décentralisation a ouvert la voie à de véritables gouvernements locaux et « rapproché » les citoyens des décisions les concernant (principe de publicité et d’accessibilité des actes administratifs), elle n’a pas fondamentalement démocratisé les pouvoirs locaux, renforçant même le pouvoir des notables. Le cumul des mandats, spécificité française maintenue, contribue à une régulation oligopolistique de la compétition politique locale et à la construction de l’inamovibilité électorale (Sadran 2010). Le « technotable » s’est professionnalisé et exerce son pouvoir sur des bases nouvelles (renforcement de la communication locale, émergence d’une légitimité de projet et d’expertise, etc.). Cette professionnalisation entraîne une transformation du profil sociologique dominant des élus, le poids des cadres supérieurs diplômés devenant dominant dans la composition des élites locales (Koebel 2006). De ce point de vue, la démocratie locale est de moins en moins représentative socialement, même si la parité et la prise en compte de la « diversité » ont pu renouveler à la marge le profil des élus.

Face à la forte inertie de l’organisation et des modes de dévolution du pouvoir local, le développement de dispositifs participatifs n’introduit que des changements cosmétiques. La division du travail politique local n’est pas véritablement remise en cause et on ne peut opposer démocratie participative et démocratie représentative. On ne peut qu’être d’accord avec Cécile Blatrix quand elle écrit : « les dispositifs de démocratie participative font partie intégrante de la démocratie représentative. Il y sont assimilés, au sens propre de convertis dans sa substance même ». Le développement d’une nouvelle offre participative ne transforme donc pas en profondeur la donne politique locale, qui reste marquée par un fort tropisme représentatif.

Bibliographie

  • Blatrix,      Cécile. 2009. « La démocratie participative en représentation »,      Sociétés contemporaines, n° 74, p. 97-119.
  • Blondiaux,      Loïc. 2008. Le Nouvel esprit de la démocratie, Paris : Seuil.
  • Blondiaux,      Loïc et Fourniau, Jean-Michel. 2011. « Un bilan des recherches sur la      participation du public en démocratie : beaucoup de bruit pour      rien ? », Participations, n° 1, p. 10-36.
  • Desage,      Fabien et Guéranger, David. 2011. La Politique confisquée. Sociologie      des réformes et des institutions intercommunales,      Bellecombe-en-Bauges : Éditions du Croquant.
  • Gourgues,      Guillaume. 2012. « Quel avenir pour la participation publique      locale ? Éléments pour un bilan critique », Pouvoirs locaux,      n° 92, p. 50-58.
  • Koebel,      Michel. 2006. Le Pouvoir local ou la démocratie improbable,      Bellecombe-en-Bauges : Editions du Croquant.
  • Lefebvre,      Rémi, 2007. « Non-dits et points aveugles de la démocratie      participative », in Robbe (dir.), La Démocratie participative,      Paris : L’Harmattan, p. 110-134.
  • Lefebvre,      Rémi. 2010. « L’impensé      démocratique de la réforme territoriale », La Vie des      idées, 9 mars.
  • Lefebvre,      Rémi. 2011. « Démocratie locale », in Romain, Guignier et Cole      (dir.) Dictionnaire des politiques territoriales, Paris :      Presses de Sciences Po, p. 152-145.
  • Lefebvre,      Rémi et Revel, Martine. 2012. « Démocratie consultative :      l’institutionnalisation à tâtons dans deux communautés urbaines », in      Douillet, Faure, Halpern et Leresche (dir.), L’Action publique locale      dans tous ses états. Différenciation et standardisation, Paris :      L’Harmattan, p. 275-290.
  • Mazeaud,      Alice. 2012. « L’instrumentation participative de l’action      publique : logiques et effets. Une approche comparée des dispositifs      participatifs conduits par la région Poitou-Charentes », Participations,      n° 1, p. 53-78.
  • Nonjon,      Magali. 2005. « Professionnels de la participation : savoir      gérer son image militante », Politix, n° 70,      p. 89-112.
  • Sadran,      Pierre. 2010. « La démocratie locale : quels      enseignements ? », Cahiers français, n° 356,      p. 82-87.
  • Sintomer,      Yves et Talpin, Julien (dir.). 2011. La Démocratie participative      au-delà de la proximité. Le Poitou-Charentes et l’échelle régionale,      Rennes : Presses universitaires de Rennes.

Notes

[1] Les « professionnels de la participation » (consultants, bureaux d’études, etc.) tout comme les chercheurs, souvent avocats de la participation, contribuent à ces phénomènes de diffusion et de circulation (Nonjon 2005).

 Gouvernance collégiale et participative COLLECTIF CITOYEN

Pour les municipales 2014, des habitants de Saillans ont proposé une gouvernance collégiale et participative. L’association Pays de saillans vivant ne peut que se réjouir de l’implication des citoyens, du résultat final et de l’élection du projet collégial et participatif. Dans le menu « Municipales 2014″, vous aurez accès à tout l’historique et tous les comptes rendus des diverses réunions de préparation, celles où on a d’abord écouté et impliqué les habitants avant de proposer les projets pour le village. (Lire aussi les articles Expression libre et site citoyen et Pays de saillans vivant et la liste collégiale)

fonctionnement

 

« Curieuses Démocraties », l'Evènement politico-culturel détonnant, aura lieu les 18, 19 et 20 septembre 2015 à Saillans,dans la Drôme. Laissons nous surprendre, laissons nous être curieux, laissons nous réfléchir sur les questions de démocratie, par le biais de partages, de conférences, de tables rondes, de films... et de clowns ! Ces rencontres trèsconcrètes et pratiques proposeront aussi des échanges d'expériences, des ateliers d'outils participatifs et de méthodes pour des listes citoyennes futures. Philosophes, citoyens, politologues, élus, sociologues, artistes, acteurs d’expériences de démocratie locale participative viendront nourrir cet événement singulier. Repas, musiques, temps informels au bord de la Drôme, ponctueront cet improbable week-end.

Habitants de la vallée de la Drôme, nous nous sommes réunis suite aux élections municipales de 2014 à Saillans, où une liste collégiale et participative s’est faite élire. Et nous avons osé l'organisation de Curieuses Démocraties, unévènement autour des questions de démocraties locales qui impliquent et engagent les citoyens. Notre collectif est porté par l'envie d'essaimer la dynamique pré-électorale, de travailler sur l' « après » : Comment conduire concrètement une politique locale vraiment démocratique ? Comment explorer le champ des possibles ?

Il est temps de réinventer notre démocratie, de la vivre autrement, de redonner au mot politique ses lettres de noblesse, en réaffirmant le pouvoir du peuple sur les décisions et les choix qui nous concernent. Taux de participation aux élections de plus en plus faible, votes banalisés vers les partis extrémistes, crise de confiance envers les politiques, le constat est indéniable, notre démocratie mérite mieux, nous aussi !

Venez voir, venez dire, venez écouter... c'est pas tout, mais c'est déjà pas mal.

¿ Le programme ¿ téléchargez ici