Préparer le terrain à la participation des habitants: programmer la participation.
Projet Contrat de Ville Saint Fons, Programmation 2000-2003

Contexte

En 1998, des professionnels de la ville de Saint-Fons observent que leurs bénéficiaires posent des problèmes de santé qui ne trouvent pas de réponses satisfaisantes. Ils ne souhaitent pas une approche classique, « trop chère, résultats pas clairs ». Ils veulent décloisonner tous les acteurs et impliquer leur participation à toutes les étapes. Ils inscrivent cette demande dans le cadre de la programmation 1999 de la politique de la ville.

Eléments pris en compte pour programmer cette démarche participative

Les professionnels de proximité gèrent beaucoup de projets avec une grande autonomie décisionnelle. Du fait de son histoire, un grand nombre de réseaux fonctionnent sur la ville. Cependant, les acteurs de santé du secteur libéral n’ont jamais pu être mobilisés. Les bénéficiaires participent ponctuellement à l’élaboration de certaines actions, il y a une volonté déclarée de les impliquer au niveau projet.
•    Il n’est pas question de développer un nouveau réseau mais d’initier des comités
transversaux.
•    Contrairement à la demande, il n’est pas envisageable, à ce stade, d’initier une vaste mobilisation communautaire : le partenariat existant est surtout institutionnel, les associations d’habitants doivent être intégrées aux réseaux. Le système de santé lui-même n’est pas prêt à recevoir de nouvelles demandes. Les élections municipales prochaines ne sont pas compatibles avec une telle mobilisation : elle apparaîtrait comme une pré-campagne. Enfin, il y a peu de fonds rapidement disponibles pour soutenir des projets décidés par la population. Finalement, seule une programmation communautaire ponctuelle pourrait être réalisée.
•    Le projet devra d’abord renforcer les professionnels du secteur sanitaire et social ainsi que le réseau locale de santé tout en identifiant les groupes à risques pour envisager des programmations communautaires.


Comment s’est déroulé le projet?

PHASE DE PREPARATION.

Trois réunions et trois ateliers d’initiation avec des professionnels de vingt institutions du secteur sanitaire et social de Saint-Fons ont permis de sensibiliser les partenaires à la démarche de programmation participative. A travers une approche pragmatique, ils se sont mobilisés autour des points forts et des problèmes prioritaires pour eux ou pressentis prioritaires pour les bénéficiaires, ils ont validé la démarche proposée.
PHASE de PRE-PROGRAMMATION, de RENFORCEMENT et de FORMATION (6 à 12 mois)  et PHASEde PROGRAMMATION COMMUNAUTAIRE (6 à 12 mois).

Ils ont analysé ces problèmes en s’appuyant sur l’analyse causale dont ils ont généré les objectifs. Ils ont mobilisé d’autres partenaires ressources.
Cette première phase a débouché sur un travail partenarial renforcé, un plan d’action, et l’acquisition d’une Démarche commune de Programmation Participative[16] l.

Des comités de pilotage composés de professionnels des 20 institutions mobilisées se sont crées autour des points prioritaires suivants : la souffrance psychique de la population et le fait que les professionnels se sentent démunis devant cette souffrance ; les difficultés d’accès aux soins. Dans tous ces domaines, des projets ont été validés par les élus, intégrés au projet contrat ville 2000-2003 et mis en oeuvre. Ils ont identifiés les groupes à risques : les jeunes et plus particulièrement les jeunes hommes (public mission locale disposant de faibles ressources financières), les hommes vivant seuls (foyers Sonacotra … ), les SDF sur la commune, les personnes vivant avec des ressources supérieures au seuil C.M.U. et inférieures au S.M.I.C.. Pour ce derniers, ils développent, avec la Mutualité du Rhône, l’accès à une mutuelle. Les interventions sont conçues avec les populations et les professionnels concernés. Ils accompagnent de manière volontariste ces personnes, les conseillent, les soutiennent dans leurs démarches, leur donnent des outils d’autonomisation. Ils développent notamment un Point Ecoute Jeune, une relation suivie avec les libéraux de santé et un réseau local associant le secteur social, de l’insertion et de la santé. Un Comité d’Initiative Locale Habitants est créé et doté à l’initiative de la Ville, l’État et le FAS. Il vise à la promotion d’initiatives d’habitants générant du lien social. Les habitants, organisés ou non en association, sont suivis dans leurs demandes par des accompagnateurs de projets. Le comité se réunit tous les mois pour décider des participations financières aux projets présentés par les porteurs, contribuer à leur développement et assurer un suivi.